Ouvrages

EXPERIENCES ANOREXIQUES
Récits de soi, récits de soin
Sortie en librairie de 23 août 2017

« EXPÉRIENCES ANOREXIQUES » : Récits de soi, récits de soin

On parle habituellement de l’anorexie chez l’adolescente.

Mais l’anorexie peut se poursuive à l’âge adulte et prendre des formes chroniques.

Dans cet ouvrage, les femmes anorexiques de 22 et 57 ans, que l’auteur a rencontrées et écoutées essentiellement dans le temps d’une hospitalisation, ont été invitées à raconter ce qu’elles vivent, à expliquer ce qui leur est arrivé, comment l’anorexie a pris ses droits, s’est durcie, comment les symptômes se sont aggravés. Pourquoi le processus de la maladie ne s’est-t-il pas arrêté et comment elles se sont laissées embarquer dans une progression quelquefois effrayante de l’anorexie ?

Elles racontent ainsi avec force comment elles s’obstinent à maigrir, à faire disparaître leur corps, dans une confrontation quelquefois troublante avec la mort, jusqu’à la conquête d’une identité anorexique à laquelle il devient difficile de renoncer, à laquelle elles sont désespérément attachées, jusqu’à ce que pour certaines d’entre elles un travail de détachement devienne envisageable et possible.

L’analyse dynamique que propose cet ouvrage a permis de tirer un fil, de dessiner une trame qui traverse l’ensemble des récits, mais surtout de faire émerger les mécanismes psychosociaux qui caractérisent au sein de la singularité de chacune des versions écoutées, un parcours de l’anorexie.

Cet ouvrage permet ainsi de mieux comprendre le vécu anorexique et de questionner un certain nombre de préjugés, voire de stéréotypes sur l’anorexie.

La préface de cet ouvrage est écrite par Christine Foulon.


 

La nourriture et nous
Corps imaginaire et normes sociales

de Christine Durif-Bruckert
Armand Colin
2007-04-18

C’est à une traversée surprenante, celle du corps, de la chair, que nous invite ce livre. Se nourrir relève de l’intime autant que du social et du culturel, et ne saurait se réduire à la seule dimension biologique, ou encore diététique.
À partir de la façon dont les individus vivent et se représentent leur corporéité, l’auteure nous entraîne dans l’univers du vécu nutritif (ingestion, transformation, déjection) pour dégager les enjeux symboliques du choix des aliments, de leur traitement et devenir.

Elle montre combien le corps nourri est soumis à différents ordres de pouvoir (diétético-médical, esthétique, etc.). En particulier, « l’attitude anorexique » endosse le rêve fou de la modernité, en traduit les idéaux, les ruptures, régressions et paradoxes. Sur le mode de l’emprise des organes et du contrôle de la chair, ces logiques mortifères aboutissent à une désubstantialisation du corps et à un effacement du sujet intime. Au total, cet ouvrage éclaire d’un nouveau jour le mal-être et les troubles alimentaires et favorisera notablement le développement d’une approche psychosociale de l’anorexie, d’une réflexion critique sur les dimensions politiques de la santé publique en matière d’alimentation.

Christine DURIF-BRUCKERT est enseignant-chercheur à l’Institut de psychologie de l’université Lyon 2.

Préface de Denise Jodelet.


Une fabuleuse machine
Anthropologie des savoirs ordinaires sur les fonctions physiologiques

de Christine Durif-Bruckert
2008-06-19

L'univers du corps intérieur se développe comme une véritable fresque organique. Chaque fonction, chaque organe, chaque tissu ou sécrétion est partie prenante de cette impressionnante reconstitution de nuances, de reliefs, de creux, de surfaces lisses ou granuleuses à laquelle se livre Christine Durif-Bruckert. Partant d'entretiens avec des hommes et des femmes d'origines sociales diverses, elle met en relief cette vision fantastique du corps intérieur radicalement opposée aux discours scientifique et médiatique régnants. C'est un système nerveux fait de "fils mais surtout impalpables intellectuellement", un système digestif avec un "brassage comme le linge dans une machine à laver", des poumons "pépères qui se la jouent tranquille", des organes autonomes - de confort" et quelques organes "utiles". Bref, toute une vie interne faite d'un peu de bon sens et de beaucoup de fantasmes. En cette fin de siècle où les scientifiques dressent la carte du génome humain, l'exploration mentale que tout un chacun met en oeuvre reste enracinée dans un folklore dont l'auteur dégage le réseau dense des métaphores et des théories inventives, en jetant les bases d'une anthropologie du savoir profane.