VIENT DE PARAÎTRE
Cédric Laplace
Et mes yeux pourtant s’accommodent à la nuit
À la nuit provisoire
Puis à la nuit
À la vraie nuit
À la nuit silencieuse et vivante sans moi
Je me réchauffe à la pâleur du minuit.
Christine Durif-Bruckert
J’ai peur du noir
Dès qu’il paraît il me prend tout entière.
Des ondulations qui se déplacent
Sables ondulants
Crêtes en fuites
Rêves jetés dans l’immensité
Entre-déchirés de lumières et de nuit
Lorsque tu chantais dans le désert le ciel se penchait
Et versait l’eau fraiche de sa source
Sur le monde
Et ton souffle
Se mêlait à la foudre
Traversait le vent.
Lèvres et yeux tournés
Lignes de fuites
Où s’égare encore le voyageur
Déplacé
Aux portes
Hors des frontières de sable.
CL
Ma raison a vacillé.
CDB
Tu la perds et tu la chantes
En Terre sacrée
De feu et de pleine présence.
Extraits, La part du Désert, 2023, Editions Unicité
Elle avale les levers du soleil, Christine Durif-Bruckert, Editions PhB, 2021 L’héroïne de ce monologue, une femme d’une quarantaine d’années, souffrant d’anorexie depuis sa plus jeune adolescence, raconte l’itinéraire vers son propre effacement. Ce monologue est construit sur la base d’un matériau de recherche : une soixantaine d’entretiens réalisés auprès de femmes anorexiques, pour la plupart hospitalisées et adultes, qui ont fait l’objet d’un ouvrage anthropologique publié en 2017 (Expériences anorexiques, Récits de soi, récits de soin, Paris, Éditions Armand Colin, 2017, 272 pages) L’héroïne de ce long monologue raconte comment l’anorexie s’est installée dans son existence, combien elle s’est durcie. Elle raconte l’itinéraire d’un chemin progressif, continu, dans la direction de son propre effacement, qui paradoxalement est aussi une recherche existentielle bouleversante. Son récit nous emmène ainsi au cœur de l’univers anorexique qui repose sur l’ambigüité entre le vouloir exister et le vouloir disparaitre, à la fois et en même temps. Par la voix poétique, ce texte approfondit le sens de ce que signifie être anorexique, nous amenant à découvrir au cœur même de l’expérience corporelle, un vécu anorexique plus intime Elle avale les levers du soleil 78 pages, 10 euros ISBN 979-10-93732-59-6 |
L’Origine du monde de Gustave Courbet lève le voile sur ce qui était resté caché et muet jusqu’alors. Par cette œuvre audacieuse et radicale, le peintre dégage le corps d’un ordre biologique, social et culturel écrasant. Il consacre le sexe féminin en pleine lumière, celle née des longs voyages et des courses du désir.
Une œuvre si palpable qu’elle dit à la fois la vérité du corps et de l’œuvre peinte. Mais comment rentrer dans cet espace, si ce n’est en suivant les reliefs, les creux et les variations de lumière du tableau ? Si ce n’est en se laissant envahir par le souffle haletant de l’œuvre et accepter de ne pouvoir jamais l’appréhender que par fragments ?
Se trouver seule face à L’Origine du monde, c’est l’expérience que Christine Durif-Bruckert éprouve et relate ici dans une langue qui se heurte à l’indicible; cherchant à saisir, entre voie poétique et démarche phénoménologique, le va et vient inexorable d’une question sans réponse. Celle que nous pose l’intimité nouée au désir.
Revue Terre à Ciel Juin 2022, l’arbre à paroles
Un article de Marc-Henri Arfeux qui parle de Courbet, l’origine d’un monde (éditions Invenit), de Elle avale les levers du soleil (PhB éditions), et des Silencieuses (Jacques André éditeur).
« Seule devant ce corps/ compact, ferme/ si rude/ sans personne pour l’habiter/ sans demeure/ ouvert en plein vent (Christine Durif-Bruckert, Courbet, l’origine d’un monde, Collection Ekphrasis, Editions Invenit, 2021). Au commencement est donc le regard, et quel regard ! Celui d’une confrontation avec un corps imposant l’évidence de sa matérialité la plus organique….
Ici,
les photographies, se donnent toutes entières, embrasent la totalité des poèmes, se glissent entre eux, les débordent, disparaissent, un court instant, pour mieux se laisser ressaisir dans les reflets des mots.
Alliances poétiques qui ne cessent de se renouveler avec force.
Au lecteur de créer ses propres associations, de se laisser entraîner dans un mouvement de rapprochements ou d’éloignements entre images et textes. Les mains s’ouvrent large, en des notes sensorielles fluides, intenses, se res- sourcent en poésie dans la profondeur lumineuse et contrastée des noirs et blancs.
Le long de leurs plis, dans les creux de leurs paumes, la vie se désaltère, boit goulûment les regrets et les désirs, mais encore les profonds secrets qui veillent sur nos âmes jusqu’au retour dernier.
Elles étreignent les chagrins, entrelacent les fils, s’enfouissent dans la terre chaude, se lâchent, s’ouvrent, et courent sur les claviers des souvenirs, de l’amour, de l’effort
et des au-delà.
Transes sort en juin 2021 aux Editions Garnier
CHRISTINE DURIF-BRUCKERT
TABLE DES MATIÈRES
Christine Durif-Bruckert
INTRODUCTION
Transes traditionnelles, transes profanes
Première partie
LES VOIES DU TERRAIN ETHNOGRAPHIQUE
Jean-Yves Loude
Chamane.
Transes himalayennes
François Laplantine
Être soi-même et un autre.
Possession transe théâtre
Nancy Midol
Dis-moi quel Orixà te chevauche, je te dirai !
Fitouri Belhiba
Et vogue l’esprit
Christine Durif-Bruckert
Filmer l’invisible.
À propos du film Kongo
Deuxième partie :
TRANSE INSPIRATRICE
Marilyne BeRtoncini
Re Cervo.
Évocation de Parmigianino.
Daniel Régnier-roux
Transe et fureur d’un poète gyrovague.
Alberto Rodrigues Machado da Rosa (1947-2017)
Patrick Dubost
Poésie & transe (en sept lucioles).
Chantal Ravel
Réflexions sur Feuilles d’herbe de Walt Whitman
Carole Carcillo Mesrobian
Henri Michaux, « pour un décollement dans les étincelles ». Une poétique de la transe
Troisième Partie
DE L’ENTHOUSIASME À LA SUBVERSION
Jean-Yves Loude
Rock & transes
Eugène Durif
Dans le réduit du corps.
La danse de Lucia J
Laurent Vignat
Corps-poème.
Une entrée dans l’œuvre-vie d’Antonin Artaud
Stéphanie Lemonnier
Le théatre contemporain, transe et rituel
ou comment fabriquer du commun
Quatrième partie
LE VENT DANS LA CONSCIENCE
Cédric Laplace
Les arcanes respiratoires du monde.
Une approche de la «schizo-transe»
Christine Durif-Bruckert
Une profonde inspiration
Publication en mars 2020 du Courage des vivants coordonné par Christine Durif-Bruckert et Alain Croizier chez Jacques Anddré Edteur
« LES SILENCIEUSES »
Christine Durif-Bruckert
Jacques André Éditeur – 2019
http://www.jacques-andre-editeur.eu/web/ouvrage/417/+Les+Silencieuses.html
le commencement de l’oubli
C’est comme dans un conte. Laissée à elle-même, Suzanne avait grandi dans un monde indifférent et isolé, à l’orée d’une forêt. Arrachée à cet univers qu’elle était parvenue à s’approprier, elle se retrouve chez sa grand-mère, après un passage malheureux en pensionnat. Elle ne comprend pas ce qui lui arrive, car on ne lui dit rien. Au fil des années, elle hante la pénombre et le silence austère des petites pièces d’un appartement-prison, devenant l’otage de songes qui ne font aucun bruit mais qui envahissent sans retenue son esprit et son corps. Elle ne doit sa survie qu’à son imagination et à la fabrication obstinée de repères anodins, un jeu de petits chevaux… Entre jeux et rêves, elle fait feu de tout bois. Recluse, elle imagine pourtant l’horizon, même si elle ne le voit pas. Elle finira par s’enfuir. Le récit à double voix, Suzanne R. et l’enfant qui veut comprendre au-delà du silence, est celui d’une existence contrainte et irréelle dans l’obscurité froide et brumeuse d’un huis clos dont s’échapperont quelques irréductibles et poétiques lambeaux de clarté.
« LE CORPS DES PIERRES »
Poèmes de Christine Durif-Bruckert, et photographies de Pascal Durif
Editions Le petit véhicule, 2018
Dans la suite d’Arbre au vent, nous avons composé Le corps des pierres sur des paysages d’eau, de terre et de pierre de différentes régions : L’Ardèche, Les bouches du Rhône, l’Aveyron, la Haute Loire, la Drôme.
Ces deux ouvrages indissociables et complémentaires traduisent avec une même sensibilité les résonances entre la nature et l’humain.
La nature retentit « d’échos ontologiques » écrit Bachelard dans « l’Eau et les rêves ». Ses voix sont le miroir de nos propres voix, de nos peurs et de nos entêtements. Elle écrit le primitif, l’éternel et le sacré en un texte toujours inachevé
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PARUS EN 2018
« LANGUES »
Jacques André Editeur, Collection « Eclipses »
Mars 2018
de Christine Durif-Bruckert. Couverture de Jean Imhoff, illustrations de Sim Poumet, Raoul Bruckert, Jean Imhoff.
La langue du corps est chaude lorsqu’elle se met en chair. Chair pourtant inadmissible tant elle est admise comme cause du corps.
Alors que la mélodie des courbes évoque des chants maternels, creuse des foyers d’émotions jusqu’aux élans de la chute, la substance de l’intimité se faufile entre plis et fentes, finit par avouer son irrémédiable intériorité là où quelque chose de vif nous éprouve à la source nocturne de toute origine. La révolte de l’intimité dans le vacarme d’amours fougueuses fait face à l’aurore déjà épuisée. Oui, la langue brûle lorsqu’elle se pose ainsi sur le bord du corps, le pénètre, le traverse, le déchiffre comme la matière du monde, comme notre engagement dans les mots, par eux, comme un flux inaltérable. Comme une voie pour renouveler toute une gamme d’images depuis ces rêves impossibles qui prennent à parti l’organique.
Le corps ainsi animé, à jamais retenu dans des devenirs incertains, mais aussi bercé dans ses derniers refuges devient la source même du poème. Un instant du poème. Instant rugueux, exigeant, rattrapé par l’archaïque, scellé dans les contraintes de l’originel. Instant éternel.
« L’Arbre au vent » de Christine Durif-Bruckert & photographie de Pascal Durif
Edité par les Editions du Petit Véhicule
Site des Editions du Petit Véhicule
Ravins érotiques de Michel Moskovchenko
Christine Durif-Bruckert , Plis et plissures organiques, in M. Moskotchenko, Ravins érotiques, Lyon, URDLA, Centre International Estampe et Livre, 2001
25 gravures, textes de Jean-Paul Clébert, Robert Droguet, Christine Durif-Bruckert, Colette Fizanne, Amadou Hampate Ba, Jean-Jacques Lerrant, Thim et Gabriela Meier-Faust, Catherine de Saint Phalle, Myriam Szejer
17 x 13 cm
30 ex. / cannabis
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REVUES
Durif-Bruckert C, 2016, Scènes digestives, Souffles, Nourritures et Gourmandise, Les écrivains Méditerranéens, 254-255, 277-281 |
Durif-Bruckert, C . La chute ...ça presse...51,Décembre 2011, p 35 |
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Durif-Bruckert, C . Regard troublant, Quelques impressions sur «l’origine du monde » de Gustave Courbet Urdla ...ça presse...49, juin 2011, p 9 |
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Christine Durif-Bruckert , Plis et plissures organiques, in M. Moskotchenko, Ravins érotiques, Lyon, URDLA, Centre International Estampe et Livre, 2001 |
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